Pédiatre et endocrinologue à l’université de Californie, le Dr Lustig a déclaré la guerre au sucre. Son livre dénonce les méfaits d’une substance « inutile et toxique ».
En 2009, un médecin-chercheur inconnu du public, poste sur YouTube une conférence dans laquelle il dit son écœurement de devoir soigner des centaines de patients obèses et diabétiques, rendus malades par l’industrie agro-alimentaire, qui nous inonde de sucre.Depuis, la vidéo a été vue plus de 7 millions de fois. La presse a fait de Robert Lustig « le médecin qui a déclaré la guerre au sucre ». Pour mieux dénoncer les effets du sucre, Robert Lustig a écrit Sucre, l’amère vérité, un livre qui fait émerger une vérité niée par les industriels et minimisée par les pouvoirs publics : le sucre est un aliment toxique et addictif.
Le sucre est partout
Dès l’enfance, nous nageons dans une mer de sucre. Biberons, petits pots, jus de fruits, pain, charcuterie, laitages : le sucre est partout. Et il fait des dégâts. Robert Lustig explique, études scientifiques et données historiques à l’appui, comment :
- La phobie des graisses, entretenue par les autorités sanitaires a permis la dissémination du sucre dans tous nos aliments.
- Les aliments sucrés bouleversent les hormones de la satiété et nous conduisent à manger sans faim.
- Le fructose (qui compose le sucre blanc pour moitié) est aussi toxique que l’alcool pour le foie.
- Le sucre est le principal responsable du syndrome métabolique qui mène à l’obésité, au diabète et à l’infarctus.
Comment l’industrie agro-alimentaire nous roule dans … le sucre
Quelques subterfuges utilisés par l’industrie agro-alimentaire, et dénoncés par Robert Lustig dans son livre, pour faire manger toujours plus de sucre à la population :
- Depuis des décennies, les autorités sanitaires incitent les populations à compter les calories, à manger moins gras et encouragent les industriels à proposer des produits allégés en graisses. Or, comment redonner de la saveur à un yaourt dont la matière grasse a été enlevée ? En y ajoutant du sucre ou des cousins du sucre.
- Il existe plus de 40 appellations différentes pour le sucre ajouté aux produits transformés : dextrose, fructose, saccharose, sirop de maïs, lactose, malt d’orge… Ces appellations permettent aux fabricants de disséminer davantage de sucre dans les aliments.
- L’étiquetage nutritionnel ne mentionne que les « sucres totaux », sans aucune distinction entre les sucres naturellement présents et les sucres ajoutés. La réponse des industriels ? : « Si nous donnons le détail des sucres ajoutés sur l’étiquette, tous nos concurrents pourront copier nos recettes. Il s’agit d’informations confidentielles.»
- Les industriels sponsorisent de nombreux événements sportifs, marches caritatives et autres manifestations en lien avec une activité physique pour rendre plus acceptable le sucre présent dans les produits.
- L’industrie agro-alimentaire saupoudre les aliments de sucre et en supprime les fibres, car elles nuisent à la durée de conservation des produits (ce qui réduit les ventes). Les aliments dépourvus de fibres mais sucrés, eux, peuvent être congelés, transportés à travers le monde et cuits rapidement. Résultats : des aliments moins rassasiants, qui favorisent l’hyperinsulinémie, l’obésité et le syndrome métabolique.
Sucre, l’amère vérité change radicalement notre rapport à la nourriture et ouvre la voie vers une vie véritablement plus saine.
Voici une liste des choses à ne pas faire :
Bouder les fibres
Lorsqu’on cherche à faire baisser son taux d’insuline, l’objectif est de consommer des fibres qui vont ralentir le stockage de l’énergie dans les cellules adipeuses. Si un repas est composé de glucides à index glycémique élevé comme le riz, les pâtes ou les pommes de terre, l’antidote consiste à associer des légumes ou légumineuses (lentilles, pois chiche) pour ralentir l’absorption des glucides, comme le font les Japonais.
A l’inverse, l’association la plus délétère en jeu dans le phénomène actuel d’obésité est le mélange des matières grasses et des glucides, incarné par le fameux steak-frites. En règle générale, mieux vaut choisir des céréales et du pain exclusivement complet.
Boire des jus de fruits
Les jus ou smoothies sont dépourvus de fibres insolubles contenues dans les fruits et les légumes entiers. Le fructose qu’ils contiennent bien que naturel va engendrer les mêmes problèmes métaboliques (obésité, diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires) pour l’organisme, en absorbant le sucre plus rapidement. Sodas, boissons énergétiques, thés glacés et alcool doivent être supprimées également.
Choisir des produits allégés en graisses
Comment donner de la saveur à un yaourt dont la matière grasse a été enlevée ? En y ajoutant du sucre. La plupart des produits transformés pauvres en graisses compensent leur composition avec des sucres ajoutés divers comme le fructose qui compose le sucre blanc pour moitié, le dextrose, saccharose, sirop de maïs, sirop de glucose fructose, lactose, malt d’orge…
Manger végétarien
Être végétarien ne protège pas forcément de problèmes métaboliques et peut faire grossir si l’on continue à consommer des produits ultra-transformés ne contenant pas de produits d’origine animale ou à déséquilibrer ses apports. Le passage au régime végétarien ou vegan demande d’assimiler quelques règles nutritionnelles comme l’apport de protéines végétales (lentilles, pois chiches, soja), de bonnes graisses (oléagineux, mâche, huile de colza) et de fruits et de légumes de saison.
Zapper le sport
L’exercice physique ne fera pas maigrir, mais va accroître la masse musculaire. Et qui dit plus de muscles dit plus d’énergie brûlée au repos. Plus la masse musculaire est importante, plus la masse adipeuse ou viscérale est diminuée et la santé améliorée, ce que la mesure de l’IMC (indice de masse corporelle) ne montre pas. Par ailleurs, le sport est un bon moyen de gérer son stress en faisant baisser le taux de cortisol et augmenter son niveau d’endorphines.
Manquer de sommeil
Le manque de sommeil augmente le taux de cortisol, marqueur de stress et le taux de ghréline, l’hormone de la faim, ce qui accroit l’intérêt pour la nourriture – des produits gras et sucrés – et le système de récompense. La dépense énergétique au repos représente 60% de la dépense d’énergie quotidienne soit 1200 calories. Dormez sans culpabiliser !
Quelles solutions ?
Il n’y a qu’une seule solution simple : limiter sa consommation de produits sucrés, même s’ils sont naturels. L’utilisation des édulcorants est une vraie-fausse solution : d’une part les industriels les mélangent avec des sucres comme la maltodextrine pour en diminuer le coût (ce qui fait perdre beaucoup d’intérêt au produit) et d’autre part à dose élevée certains d’entre eux pourraient présenter des dangers pour la santé. Néanmoins si vous êtes incapable de vous détacher du goût sucré et que vous êtes en surpoids, vous souffrez de problèmes hépatiques et d’un début de diabète, le remplacement du sucre par des produits avec édulcorant comme la stevia peut être une option transitoire, sur la voie du sevrage total. Les dangers du glucose et du fructose semblent proportionnels à la dose consommée, et une consommation marginale et occasionnelle de sucre, même blanc est possible mais attention aux sources cachées (produits industriels).
Le sucre blanc de table, le sucre roux ou le sucre complet sont des produits très proches. Ils sont tous constitués de saccharose, une molécule constituée à 50% de glucose et à 50% de fructose. Le sucre blanc est un produit raffiné, il s’agit de saccharose presque pur à 100%. Le sucre roux ou complet en revanche est un produit moins transformé qui contient également de la mélasse, tirée de la canne à sucre, source de vitamines et minéraux Mais en vérité la teneur en vitamines reste très faible à moins de consommer son sucre par kilos, ce que nous déconseillons. Reste que le sucre de canne ou complet a souvent un goût plus subtil que le sucre blanc.
Et si vous avez un petit besoin de nourrir votre corps émotionnel, privilégier en petites quantité le miel qui est aussi un trésor de bienfaits.
Mots-clés :
- Livres
- Sucre
- Dr Lustig