Le plus difficile dans un jeûne, c’est de décider de le faire.
Hormis toutes les contrindications médicales liées au jeûne qui peuvent empêcher certaines personnes de le pratiquer, les objections viennent la plupart du temps de notre mental, nos croyances, notre entourage et ne sont bien sûr pas fondées sur l’approche réelle du jeûne. Pour preuve la peur de la faim qui s’évanouit chez le jeûneur bien préparé dès lors qu’il a vidé ses intestins.
Le jeûne est une pratique ancestrale, remise au goût du jour, qui se retrouve aujourd’hui dans toutes les lignes éditoriales, tout le monde en a vaguement entendu parler, certains sont tentés tandis que d’autres s’en offusquent. C’est un sujet qui ne laisse personne indifférent. Les résultats sont prometteurs, offrent des alternatives intéressantes à la médecine allopathique et répondent simplement à de nombreuses attentes en termes de guérison, de prévention et de bien-être qu’elles soient physiologiques ou psychologiques. Seulement voilà, si la recette fonctionne, s’astreindre à une diète quasi-totale pour une certaine durée est une posologie doublée d’une perspective difficile à avaler. Même si votre curiosité et votre désir sont affutés, si votre raison vous y enjoint et votre corps vous le réclame, vous ne serez sans doute pas encore au bout du processus de décision. Jeûner pour la première fois ne va de soi et il vous faudra probablement une aide extérieure pour l’appréhender en toute confiance. Voici quelques conseils pour vous aider à sauter le pas ! Ils vous aideront, je l’espère, à comprendre en préambule ce qu’est un jeûne mais également ce qu’il n’est pas.
Faire taire le dialogue interne
Notre personnalité n’est pas monolithique. Nous répondons à différentes stratégies de survie qui conditionnent nos croyances puis nos pensées et enfin nos actes. Parfois ces différentes parties de nous en charge de notre comportement ont des messages contradictoires. Des techniques comme la PNL (Programmation Neuro Linguistique) ou encore l’Hypnose ericksonienne aident considérablement au dialogue entre ces différentes parties lorsque l’une d’elle nous invite à faire quelque chose alors qu’une autre nous en dissuade, ceci en nous ramenant inexorablement à une situation de point-mort. Statu quo qui revient de façon récurrente nous perturber jusqu’à ce que nous trouvions un compromis.
Sans avoir besoin de consulter, vous pouvez très bien détecter ce processus lorsque vous êtes assailli par une ou des objection(s).
Qu’est-ce donc qu’une objection ?
C’est tout simplement une excuse « bidon » pour ne pas dire « à la con » (soyons clairs) pour ne pas faire quelque chose que nous savons être bon et profitable pour nous. C’est une histoire que l’on se raconte à soi et aux autres pour avoir bonne conscience, une façon de procrastiner, un jeu de dupe dont on ne serait pas dupe… finalement. Et qui nous laisse, vous savez, ce goût amer d’une pilule qu’on se force nous-même à avaler. Combattre les objections, commence par avoir cette conscience-là.
Faire un jeûne est tout sauf anodin, pour le corps bien sûr mais autant pour l’esprit. Décider de cesser de manger sur une durée suffisante visant à engendrer des effets escomptés va aller directement toucher notre stratégie de survie initiale.
Si le jeûne est aujourd’hui tendance et tente à devenir rapidement totalement « mainstream », cela sera sans doute le combat le moins évident à mener si seul l’effet de mode est ce qui vous tente. Le jeûne est un véritable baptême du feu qui trouve son sens dans l’engagement et la sincérité avec soi-même, la compétence à savoir s’écouter et le courage de se rencontrer… véritablement !
Votre envie est véritablement fondée, alors votre corps et votre esprit vous y appelleront et vous saurez faire taire toutes ces voies parasites qui vous détournent de ce chemin.
Je vous recommande vivement de faire ce travail avant de commencer votre jeûne. Si vous jeûnez seul, vous risquez de vous faire rapidement rattraper par des objections mal négociées (« je verrai cela l’année prochaine, je ne peux pas me l’offrir, je ne peux pas m’organiser avec les enfants, je n’en serai jamais capable, j’ai trop peur d’avoir faim… et blablabla et blablabla… »).
Si, mal préparé dans la négociation avec vous-même, vous rejoignez un centre ou un accompagnateur de jeûneurs, vous risquez aussi de ne pas trouver toute l’attention nécessaire pour gérer vos peurs ou tout autre débordement émotionnel qui mettrait à mal votre faculté à jeûner. Donc, n’embêtez pas les organisateurs avec vos tergiversations, ce n’est pas à lui de vous convaincre à jeûner. Son rôle est de vérifier votre aptitude à jeûner, de vous renseigner, de vous accompagner dans votre décision en toute bienveillance et non de lutter contre vos objections à votre place. Aussi, sur place, vous ne serez pas tout seul et vous ne pourrez ni monopoliser l’attention de l’accompagnateur ni perturber les stagiaires qui comptent sur l’unité et l’énergie du groupe pour traverser le jeûne le plus sereinement possible. Sachez juste que si vous décidez de faire quelque chose qui est fondamentalement bon pour vous, vous verrez que l’univers conspire pour vous encourager dans cette voie et que les évènements viendront à vous d’eux-mêmes avec beaucoup de douceur et de facilité.
Evidemment, à tout moment, dans un groupe de jeûneurs, vous pourrez décider d’arrêter de jeûner et de rentrer chez vous mais vous resterez sur un sentiment d’inaccompli qui ne cessera pas avec votre départ. A moins bien sûr que d’un commun accord avec votre accompagnateur, vous ne décidiez ensemble, d’opter pour une autre formule qui vous convient d’avantage (nous verrons plus tard les différentes cures alternatives au jeûne).
Dans l’attente, vérifiez et travaillez votre motivation réelle à vouloir entreprendre cette belle aventure du jeûne jusqu’à ce que vous soyez aligné(e) dans cette décision.
N’écouter que vous-même
« L’enfer, c’est les autres » disait Jean-Paul Sartre. Et lorsque vous allez commencer à parler de jeûne à votre entourage, il y a fort à parier que vos objections y puisent une nourriture idéale pour vous détourner de votre chemin vers cette pratique pourtant vertueuse. N’oubliez pas que les personnes projettent sur vous leurs propres peurs, surtout les proches qui vous aiment le plus. Beaucoup de parents, de conjoints… expriment leur amour et leur attention par la nourriture, dans la confection de bons petits repas. Ils ont en quelque sorte un pouvoir sur les personnes qu’ils nourrissent. Même avec les meilleures intentions du monde, quelles connaissances, quelles compétences ont-ils pour savoir ce qui fait du bien à l’organisme d’autrui ? Quand on y réfléchit, la cuisine, c’est un peu un truc de sorcière puisque l’on a le pouvoir de mettre ce que l’on veut dans le corps de quelqu’un d’autre. Ce n’est pas rien, non ? De cet acte affectueux, certes, se crée ensuite un attachement profond (biais cognitif, ancrage mental…), naissent des goûts que la personne choyée continue à suivre même si les aliments ne conviennent pas véritablement à son organisme. Par la suite, et peut être jusqu’à la fin de sa vie, elle continuera à honorer et nourrir son corps émotionnel parfois même au détriment de son corps physique. Aussi, les plats de fête, les gâteaux, les recettes très riches en graisses et sucres, l’alcool, le junkfood de l’apéro restent des produits attirants pour la plupart des gens car ils sont liés à des moments de joie, de convivialité, d’esprit de famille… dans leurs esprits. Pourtant, tout un chacun sait maintenant qu’ils sont nocifs et encrassent l’organisme. Regardez faire les enfants, quand ils se retrouvent entre eux dans une réunion de famille, une fête chez des amis, ils se mettent à peine à table. Ils jouent et s’occupent ensemble à mille et une choses alors que les grands restent bêtement à table, esclaves d’une convention sociale.
Ainsi, en abordant le jeûne avec votre entourage, vous toucherez à quelque chose qui peut être pris inconsciemment pour une démission de sa tribu voire même jusqu’à une trahison.
Si vous avez ce livre entre les mains, c’est que l’idée du jeûne a déjà trouvé un écho en vous. Alors tenez bon, émancipez-vous de la doxa*, prenez plutôt des renseignements auprès de jeûneurs confirmés… et évidemment auprès de médecins ouverts aux médecines alternatives et pratiques plus holistiques si vous souffrez de pathologies sérieuses.
Malheureusement, encore trop de personnes (y compris au sein de la médecine allopathique) sont complétement ignorantes des grands préceptes de naturopathie qui ne sont finalement que de bonnes habitudes ancestrales pleines de bon sens. Certains vous parleront de pratiques dangereuses et dérives sectaires alors que le jeûne fait intégralement partie du règne animal, que tous les enfants cessent intuitivement de s’alimenter lorsqu’ils sont malades et que toutes les religions ont des rituels d’abstinence et de purification qui ont fait leurs preuves depuis des siècles.
Nous avons (presque) tous en nous l’aptitude à jeûner. Notre organisme est parfaitement bien conçu pour résister aux famines : un homme normalement constitué peut jeûner jusqu’à 40 jours et une femme 80 jours. Des obèses ont jeûné parfois jusqu’à un an et il existe dans le monde quelques personnes qui « auraient » arrêté définitivement de manger (mais là est un autre débat où je ne m’aventurerai pas).
Manger est le premier acte que nous faisons d’instinct en cherchant le sein de notre mère. C’est la première mémoire du lien qui nous lie au monde extérieur. Jeûner, d’un point de vue inconscient et psychologique, c’est en quelque sorte, couper le cordon ombilical ! Constater que de cesser de manger n’engendre finalement rien de particulier pendant quelques heures, puis pendant quelques jours est assurément une voie royale pour tordre le cou à beaucoup de peurs. Vous recouvrez ainsi plus de liberté vis-à-vis de votre corps, de vos croyances et cela s’inscrira dans bien des aspects de votre vie. Jeûner, c’est prendre le chemin d’une véritable émancipation. La question est là : voulez-vous véritablement vous affranchir de votre zone de confort et vous délivrer d’un émotionnel rassurant certes mais qui en bien des aspects vous limite ? Pour cela, n’écoutez que votre ressenti, soyez attentif aux messages de l’intérieur en oubliant les sirènes de l’extérieur.
Comprendre et accepter le prix de l’abstinence
« Payer pour ne pas manger !!! »
Combien de fois vois-je passer ce commentaire quand j’annonce un stage de Jeune et Randonnée® sur mon fil d’actualité !
Malheureusement, seuls les jeûneurs, habitués des stages peuvent comprendre le ridicule de la question.
Alors, comment vous répondre si telle est votre question ?
Tout d’abord, un stage de Jeûne et Randonnée®, ce n’est pas un séjour au Club Med.
Venir à un stage de Jeûne et Randonnée®, ce n’est pas du divertissement, ni une balade touristique, du camping à la ferme ou la croisière s’amuse.
« Le jeûne » n’est pas non plus le nouveau concept marketing à la mode pour « leasure people » et autres influenceurs en mal de nouveautés. Ce n’est ni fun, ni glam. N’entre pas qui veut dans une aventure où il va falloir s’astreindre à une discipline, résister à son mental, rencontrer de nombreux affects pas très agréables… avant d’accéder au Grall !
Voilà pour résumer ce que je peux dire à ceux qui se seraient égarés sur des pages qui ne leur sont visiblement pas destinées et qui confondent quête profonde de bien-être avec réjouissances.
Pour les personnes véritablement désireuses de faire un jeûne et qui veulent savoir à quoi correspond réellement le prix d’un stage, voici les principaux éléments.
Avant tout, le stage est un service proposé par un accompagnateur au jeûne.
Cet accompagnateur peut être un médecin, un naturopathe ou tout autre personne agréée ayant suivi une formation spécifique.
Pour ma part, je suis psycho-thérapeute, formée à l’accompagnement au jeûne par l’école de naturopathie ISUPNAT. Je suis membre de la Fédération Francophone de Jeûne et Randonnée (Ffjr), le réseau officiel de centres organisateurs de stages de « jeûne et Randonnée ® ». Avec plus de 60 organisateurs labellisés, certifiés et agréés FFJR, plus de 100 lieux de stage en France et à l’étranger, le label FFJR est l’organisme national de certification des organisateurs de stages Jeûne et Randonnée ® depuis 1990.
En conséquence, jeûner chez un adhérent de « jeûne et Randonnée ® », c’est bénéficier d’un encadrant qualifié, du bon respect d’une charte, d’une prise en charge totale rassurante. L’accompagnant Ffjr est là pour vous entourer, vous apporter toute l’information nécessaire, gérer intégralement toutes les activités de votre séjour.
L’accompagnement au jeûne est facturé en moyenne à 450€ la semaine chez les adhérents de la Ffjr.
L’autre facteur qui entre en ligne de compte dans le prix d’un stage est l’hébergement. Evidemment, celui-ci est variable selon le degré de confort que vous proposent les accompagnateurs. C’est à vous de voir ce qui vous convient le plus.
Pour les plus petits budgets, sachez que la plupart des centres offrent des solutions de partage des chambres, certains ont des dortoirs, d’autres offrent la possibilité de camper.
Comptez de 100€ la semaine à 700€ (et plus pour quelques centres).
Pour économiser, on peut toujours jeûner chez soi, me direz-vous.
Pas si simple ! A moins que vous ne soyez un jeûneur aguerri (et encore), votre motivation risque de s’envoler aux premiers symptômes venus (nausée, maux de tête,…) et devant lesquels vous risquez d’être désemparés. Ajouter à cela toutes les tentations à portée de placard (surtout si vous devez faire à manger pour le reste de la famille), l’ennui, le sentiment d’isolement social, l’incapacité à se nourrir d’un nouveau cadre, d’un nouveau groupe, de partager l’expérience… Tout cela risque plus de vous stresser que de vous détoxifier.
Il est donc bien plus facile de jeûner accompagné parce que tout est prévu pour que vous n’aillez à penser qu’à vous ! Ce qui est avant tout recherché, c’est le lâcher prise physique et psychologique pour une bonne restauration du métabolisme, la libération des tensions psychologiques et émotionnelles. Une semaine de jeûne, c’est offrir des vacances à son organisme avec des effets immédiats et durables. C’est une cure de jouvence, de renouvellement cellulaire, de regain d’énergie… Sans parler des effets sur le psychisme, la clarification de l’esprit, l’envie de nouveaux objectifs (qui seront détaillées plus loin).
Faire un jeûne encadré avec des professionnels de la Ffjr est un placement fructueux avec un sacré retour sur investissement. Pas sure que le cocktail boite de nuit, BBQ, rosé soit aussi rentable en termes de qualité de vie.
Certes vous ne mangerez pas dans un stage de jeûne et vous en reviendrez considérablement nourri.
Partez du postulat que l’argent est une énergie et qu’il est donc normal qu’il circule. Ainsi vous comprendrez que l’argent fait partie du processus d’un stage de Jeûne et Randonnée (Francoise Dolto, cailloux). Se l’offrir, c’est poser un acte prioritaire pour vous et votre santé, c’est demander l’aide d’autrui et l’en remercier, c’est vous ouvrir à un champ d’opportunités plus grand où l’argent investi vous reviendra ensuite au centuple.
Miser sur la rencontre avec l’autre, croire en la force du groupe
Là encore, indépendamment du prix, vous pouvez vous demander pourquoi jeûner avec un groupe d’inconnus plutôt que tranquillement chez vous, à votre rythme, dans la sécurité de votre espace et de vos habitudes.
Tout simplement parce qu’en groupe, nous sommes plus engagés, plus motivés et plus forts.
Si vous jeûnez dans un centre, vous serez astreint à une routine, certes, mais celle-ci rythmera votre journée sans repas avec des moments de socialisation autour du jus du matin, de la tisane post randonnée, du bouillon à la tombée du jour. Dans un groupe, tous les primo-jeûnants profitent de l’expérience des jeûneurs avertis qui est en cela le meilleur levier contre la peur. Vous participerez à toutes les discussions collectives, vous pourrez y libérer vos angoisses et parler de vos bobos dans un cadre compréhensif et bienveillant. Vous trouverez toujours des oreilles attentives, vous tisserez des relations plus profondes avec certains stagiaires lors des randonnées ou durant votre temps libre, vous ressentirez des moments de véritable communion lors des moments de méditation, de yoga… qui existent dans certains centres. Par ailleurs, vous profiterez également d’un échange personnalisé avec les différents praticiens qui viennent souvent proposer leurs services durant cette semaine (masseurs, ostéopathes, naturopathes, sophrologues…). Pour ma part, je consacre les après-midis aux stagiaires souhaitant des séances individuelles de soutien avec des méthodes comme la PNL, l’Hypnose Erycksonienne, l’Ennéagramme… pour les aider à comprendre leur profil alimentaire, travailler sur les comportements gênants (compulsions, addictions, excès…) et calmer leurs émotions limitantes qu’elles soient liées à l’alimentation ou à une origine plus vaste.
Surtout, dans un stage de jeûne, l’animateur sera un référent disponible H24, qui s’enquerra quotidiennement de votre état, qui veillera à la bonne harmonie du groupe et qui vous transmettra toute l’information non seulement liée au jeûne mais plus globalement à l’hygiène de vie et l’alimentation santé pour faire fructifier les effets du jeûne sur une longue durée.
Si amis lecteurs, après les conseils 1, 2 et 3, vous confondez encore stage de Jeûne et Randonnée ® avec un séjour à thème, vous risquez de vous retrouver en grand décalage avec un groupe très investi dans la discipline.
J’ai reçu une fois un stagiaire célibataire d’une soixantaine d’années pour qui le jeûne s’était passé à merveille ainsi que son implication dans le groupe mais qui repartait déçu de son séjour car il déplorait de ne pas avoir eu d’aventure amoureuse ou au moins fait une touche durant son séjour. Quel dommage que cet homme parte avec la vision de ce qu’il n’avait pas eu au lieu de porter attention à tout ce qu’il avait reçu ; cela avait été occulté par une mauvaise appréhension de la nature d’un stage de jeûne. Je le répète encore ici, soyez au clair avec vos besoins, votre motivation, le sens et la sincérité de votre démarche.
Certes, toutes les surprises sont possibles lors d’un stage de jeûne, y compris d’y trouver l’âme sœur, pourquoi pas. Oui, vous découvrirez des personnes formidables que vous n’auriez sans doute jamais côtoyées dans votre cercle social habituel. Mais c’est avant tout Vous que vous viendrez y rencontrer. En cela le groupe est très porteur grâce à la magie des neurones miroirs. En effet, ce sont souvent les autres membres du groupe qui durant cette semaine vont vous offrir un regard neuf sur vous-même et vous aider à trouver en vous de nouveaux terrains d’accomplissement
Surtout, ne faites aucune projection sur le style du groupe avec lequel vous allez partager cette aventure du jeûne. Chaque accompagnateur a son style, son hébergement n’est pas forcement au milieu des chèvres au fond d’une vallée et il est peu probable qu’il se livre à des incantations avec un tambourin ou un bol de cristal au clair de lune. Attention aux clichés, il y a une véritable variété dans l’offre des accompagnateurs affiliés à la Ffjr et surement une qui vous ressemble. J’ai croisé de multiples profils lors de mes stages de jeûne : diplomate, explorateur, criminologue, artiste, critique d’art, avocat, productrice, chef d’entreprise, médecin, agent immobilier… qui étaient eux-mêmes passés par des centres de jeûne très différents.
Attendez du stage et du groupe ce qui est bon pour vous et acceptez la forme que ce « bon pour vous » prendra même si cela vous déroute, ne vous ressemble pas et ne correspond pas tout à fait à vos attentes.
Un groupe ne se constitue jamais au hasard, la plupart des personnes ont beaucoup à partager et à apprendre loin de leurs carcans habituels. Le groupe vit une aventure très forte et inoubliable, mes stagiaires s’étreignent très fort pour se dire au revoir et restent pour la plupart en contact sur les réseaux sociaux.
Sentez-vous réellement prêt à jeûner
Avant toute chose, vérifiez votre capacité à jeûner. Ne vous laissez pas embarquer dans ce processus du jeûne par votre conjoint, vos amis… sans vous être sérieusement intéressé au sujet. Il existe de nombreuses contre-indications strictes au jeûne
- Cachexie (amaigrissement extrême)
- Hyperthyroïdie décompensée
- Artériosclérose cérébrale avancée
- Insuffisance hépatique ou rénale avancée
- Grossesse ou allaitement
- Affection coronarienne avancée
- Diabète type I
- Décollement de la rétine
- Maladies auto-immunes
- Maladies tumorales
- Scléroses en plaques
- Ulcère de l’estomac ou du duodénum
Si vous n’êtes pas concerné par ces pathologies, le jeûne sera tout de même fort déconseillé si vous êtes épuisés physiquement, intellectuellement ou psychologiquement. Le jeûne s’adresse aux personnes en bonne santé avec un bonne vitalité. Il existe des cliniques, telles que les cliniques Büchinger (à Uberlingen en Allemagne et Marbella en Espagne) qui reçoivent et prennent en charge des personnes malades mais il s’agit d’établissements médicalisés ayant toute une batterie de spécialistes aptes à prendre en charge tout un protocole de traitement. Si vous jeûnez seul ou avec un accompagnateur affilié à la Ffjr, il s’agit de jeûne de bien-être uniquement. Il est également déconseillé de jeûner si vous êtes sous traitement médical. Attendez d’avoir recouvré votre forme pour entreprendre un jeûne. Et si vous avez une pathologie chronique avec un traitement prolongé, il est indispensable que votre médecin soit favorable à votre désir de jeûner. Les accompagnateurs vous demanderont un certificat médical si tel est le cas.
Afin que le jeûne se déroule le mieux possible et qu’il vous soit réellement profitable, prévoyez absolument une semaine calme et sans invitation avant le jeûne pour bien vous préparer à la descente alimentaire et une autre après le jeûne pour effectuer une bonne reprise car des écarts précipités peuvent être lourds de conséquences.
Les mineurs et les personnes âgées de plus de 70 ans ne doivent strictement pas jeûner, pas plus que les sportifs professionnels, les personnes ayant des troubles compulsifs ou ayant fait des régimes (perte et reprise de poids importante) à répétition.
Il existe néanmoins des cures alternatives au jeûne comme la mono-diète, la cure détox, le jeûne intermittent qui sont d’excellentes alternatives au jeûne avec des vertus quasi similaires en termes de mise au repos de l’organisme et de nettoyage (je les aborderai plus loin).
Une fois ceci posé et toutes vos objections remises en perspective, il ne reste plus qu’à vous décider. A mon sens, la perspective d’un premier stage de jeûne ne doit pas foncer sur vous comme une injonction ni vous apparaitre comme une épreuve infranchissable. A moins que votre santé vous le réclame prestement, la patience reste la meilleure conseillère. Garder le cap sur cette envie, nourrissez là, documentez-vous, projetez-vous doucement dans cette aventure, visualisez-vous dans l’expérience jusqu’à ce que l’idée soit douce et familière. Comme devant toute décision, je ne préconise jamais de trancher dans le vif mais de guetter l’interstice, un signe, une opportunité ou encouragement qui vous projettera de plein pied dans la détermination. Votre envie suivra ainsi que le passage à l’acte.
Pour ma part, je n’avais jamais entendu parler de jeûne avant d’en ressentir le besoin.
J’ai toujours eu une très bonne hygiène de vie, une pleine santé et une vie plutôt épanouissante donc que suis-je allée faire dans cette galère, me direz-vous ?
L’idée a commencé à germer dans ma tête il y a une dizaine d’années lorsque j’ai commencé à me former puis à me certifier dans les thérapies brèves et cognitives (PNL, Hypnose Ericksonienne, Neuro-sémantique…). Sur 2 à 3 ans, j’ai dû beaucoup pratiquer sur moi, passer ma vie au tamis, fouiller mes émotions enfouies, négocier avec mes comportements jusqu’à aller ébranler les piliers de ma personnalité. Pas simple, beaucoup abandonnent, je me suis accrochée non sans avoir été sérieusement bousculée. Puis les choses se sont sédimentées et j’ai senti que ce que j’avais nettoyé dans mon esprit était forcement passé dans mon corps et qu’il en garderait la mémoire si je ne cherchais pas une solution d’évacuation. L’information sur le jeûne est ensuite naturellement venue à moi sans que je me souvienne sous quelle forme. J’ai su, c’est tout ! La décision n’a pas été rapide, j’ai fait face au dialogue interne, au regard inquiet de ma famille, à la culpabilité de m’offrir une semaine pour moi toute seule dans un centre, de surcroit avec une chambre et une salle de bain privée parce que l’intimité est très importante pour moi. J’ai dû faire le tour de tous les sites internet des centres sans pour autant me décider. Puis un ami m’a parlé d’une accompagnatrice pas très loin de chez moi et son enthousiasme à me raconter son séjour m’a contaminée. J’étais déjà dans l’expérience. J’avais décidé sans décider de décider !